VICQ VEUT Y CROIRE
Article recueilli sur DISTRICT 86.
C’est l’une des affiches de ce 5ème tour de Coupe de France dans notre département. Quelques heures avant le derby bouillant entre le Stade Poitevin et le SO Châtellerault, le beaucoup plus modeste club de Vicq-sur-Gartempe (R3) s’apprête à relever un très gros défi avec la venue sur leurs terres de Bressuire, pensionnaire de National 3. Entretien avec Kévin le Doeuff, en binôme avec Antonin Villeret de la Motte à la tête de l’équipe fanion.
« Pour moi, c’est un joli clin d’œil au football business où aujourd’hui, la plupart demande de l’argent pour jouer en R3 ou R2. Le football reste un loisir. Avec des joueurs motivés, tu arrives à faire des choses. »
Kévin, comment se prépare, à Vicq, un 5ème tour de Coupe de France face à un club évoluant trois échelons au-dessus du vôtre ?
K. LD : « Plus le match approche, plus on sent l’émulsion monter au sein du club. Nous n’avons rien changé au niveau de notre préparation pour autant, comme si c’était finalement un match de coupe lambda. Dans l’organisation, au niveau du club, c’est bien entendu différent, car on attend beaucoup de monde et il y a forcément des choses à préparer en amont. »
Revenons quelques semaines en arrière. Comment s’est passé la préparation estivale ? Il y a t-il eu des mouvements au sein de l’effectif ?
« Nous sommes un club rural, enfin je ne sais pas si « rural » est le terme approprié mais nous sommes en tout cas un petit club. J’aime bien parler de l’ensemble du club, et pas que de l’équipe fanion. C’est une notion qui prend beaucoup de sens chez nous. Les joueurs qui sont licenciés chez nous sont des passionnés de football, donc ils ont continué à s’entraîner, nous n’avons pas vraiment connu de difficultés pour retrouver le chemin des terrains. C’est plus les équipes réserves qui ont été touchées. Dans l’ensemble, il n’y a pas eu de répercussions négatives liées au Covid. Nous sommes sur de la continuité au niveau des effectifs, en essayant chaque année d’intégrer des jeunes. »
Quel est ton analyse sur le parcours réalisé en Coupe de France, du forfait de Poitiers Baroc au premier tour jusqu’à cette qualification à Airvo Saint Jouin ?
« Pour aller loin en Coupe de France, il faut déjà avoir de la réussite sur les tirages au sort. Si tu te tapes une R1 dès le second tour… Notre plus gros match a été le déplacement à St Maixent où nous sommes clairement allés chercher la qualification (3-3, qualification aux TAB). S’en est suivi alors deux tirages favorables. Face à Smarves-Iteuil (2-0), nous avions l’avantage du terrain, nous étions plus sereins. À Airvault, les joueurs ont eu une vraie prise de conscience de l’enjeu pour aller chercher ce 5ème tour. Le 4ème tour était déjà historique pour le club… nous avons écrit une seconde page dans l’histoire du club dans cette même aventure. »
Quel a été ta réaction et celle d’Antonin, ainsi que celle des joueurs lorsque les boules bleues vont ont donné Bressuire ?
« L’idéal aurait été une National 3 du département, mais il se trouve que c’est une N3 des Deux-Sèvres donc cela nous convient. Le mot « fête » revient beaucoup depuis l’annonce du tirage au sort. Dans la tête des joueurs, je ne veux pas que cette fête soit vu comme un aboutissement; qu’après ce 5ème tour, l’histoire soit close. On va pouvoir se mesurer à une N3. Sur 90 minutes, tout est possible. La prise de plaisir va bien sûr être importante, avec beaucoup de monde autour du terrain. »
Avez-vous eu des échos sur cette équipe de Bressuire qui vient d’en prendre six au Stade Poitevin ?
« Je vais rester très discret là-dessus (rires). On sait à peu près à quoi s’attendre. »
Qu’est qu’on peut souhaiter à Vicq/Gartempe samedi ?
« De la réussite. Pour moi, tout peut se passer. Notre entame de match sera importante, les moindres détails seront primordiaux. Il faudra être attentif à beaucoup de choses. J’espère une continuité, avec une volonté de continuer à faire grandir le club comme il évolue actuellement. C’est un peu magique de voir un club de 600 habitants, en R3, jouer un 5ème tour de Coupe de France. »
Un dernier mot ?
« Médiatiquement, c’est positif, on parle de nous. C’est une bonne chose car nous sommes un peu excentré géographiquement. Pour moi, c’est un joli clin d’œil au football business où aujourd’hui, la plupart demande de l’argent pour jouer en R3 ou R2. Le football reste un loisir. Avec des joueurs motivés, tu arrives à faire des choses. »
Vicq-sur-Gartempe / Bressuire > samedi 16 octobre à 16h à Vicq
En savoir plus : la déclaration d’avant-match de Xavier Benaud, entraîneur de Bressuire
« Une réaction collective est attendue après la déconvenue à Poitiers (6-0). Nous affrontons l’équipe qui vient de sortir Airvault avec 200 supporters qui se sont déplacés. On s’attend à une vraie ambiance de Coupe. On sait qu’ils ont des qualités et que le contexte ne va pas être simple. C’est une équipe de coupe. Il faudra prendre ce match au sérieux pour ne pas faire partie des surprises dans le mauvais sens du terme. Ce sera un vrai match de Coupe de France, un samedi après-midi avec entre 500 et 700 spectateurs attendus. On évoluera sur un terrain de campagne qui ne va pas nous avantager. Il faudra s’adapter, proposer un jeu plus direct. Nous devrons être méfiants, car sur un match, une équipe de R3 peut éliminer n’importe qui. » Xavier Benaud, entraîneur de Bressuire (N3).
