Bressuire et Saint-Liguaire vont jouer leur 6e tour ! mais a quel prix?
Les matchs seront joués à huit clos
Dans son communiqué, la » fédé » a également précisé le calendrier prévu pour les clubs amateurs : les matchs du 6e tour seront joués le week-end du 30 et 31 décembre, ceux du 7e tour le 6 et 7 février, ceux 8e tour le 13 et 14 février et les 32èmes de finales seront quant à elles jouées le week-end du 20 et 21 février. La FFF précise également que si toute équipe se voit dans » l’incapacité de participer à la rencontre « en raison de cas de Covid-19 ou pour défaut de tests, celle-ci se vera » éliminée par forfait « .
Comme vous le comprenez, cette reprise est donc accompagnée d’un protocole sanitaire précis, dont les détails ont été donnés par la Fédération : tous les matchs se dérouleront à huit clos, les premières rencontres seront fixées en début d’après-midi pour respecter le couvre-feu, des tests PCR (deux à trois jours avant le match) et antigénique (le jour du match) seront obligatoire, chaque club devra se munir d’un référent Covid-19, et l’équipe qui recevra devra assurer la présence d’un médecin le jour du match pour assurer la véracité des tests négatifs de chaque formation.
« Cette annonce me paraît totalement incohérente. C’est un manque de considération du foot amateur »
Les principaux intéressés n’ont pas été enchantés par la nouvelle. Alors que Katia Poncelet, présidente léodgarienne, évoque » le timing compliqué pour mettre en place l’entiereté du protocole (10 jours, N.D.L.R.), surtout pour des clubs amateurs « , l’entraîneur bocain Xavier Benaud a de son côté des paroles encore moins douces : » Cette annonce me paraît totalement incohérente. C’est un manque de considération du football amateur. Nous n’avons même pas d’autorisation pour nous entraîner pendant le couvre-feu. Sur dix jours, sachant que beaucoup de joueurs travaillent à côté, ça va être très compliqué de se préparer convenablement. «
Ce soir, la ligue de football Nouvelle-Aquitaine a invité les clubs concernés par cette reprise à se rejoindre en visioconférence pour discuter de la marche à suivre. Saint-Liguaire et Bressuire y sont évidemment conviés. » Il y a forcément une disparité de la situation selon les clubs et leur niveau de profesionnalisme, mais j’espère que nous serons ensemble et solidaires. C’est important pour l »image du foot « , conclut Xavier Benaud.
article nr 79.
Cette coupe de France devient une mascarade, obliger les clubs à amateur à jouer cette épreuve à tout pris. Avec des reprises d’entrainements 10 jours avant le match ( ce qui veut dire 6 à 7 séances ) c’est un peu juste en terme de prépa ! Au risque aussi de voir nos joueurs se blesser par un manque de rythme et de compétition (3 mois d’interruption). Mais pour pouvoir s’entrainer il faut une dérogation, couvre-feu de 18h oblige, aux footballeurs amateurs qui bossent en journée car les séances sont programmées vers 19h. Voici ce que dit le Ministère des Sports « la seule dérogation au couvre-feu qui existe dans le domaine du sport concerne les sportifs professionnels et de haut niveau ainsi que les sportifs en formation professionnelle ou universitaire ».Roxana Maracineanu confirmait qu’il n’y aurait pas de dérogation pour les clubs amateurs de football. Un grand flou…
Qui dit Coupe de France dit ferveur populaire, mais dans ce cas les matchs seront à huis-clos. Pour le FCB c’est un déplacement à Lege Cap Ferret dans un stade sans public froid, il faudra être fort pour trouver cette motivation qui fait que l’on peut faire tomber des montagnes.
Mais également quel casse tête pour le club recevant, qui doit mettre en place tout un protocole sanitaire strict.
Le foot plus fort que la santé ? A l’heure ou on parle couvre-feu voir même reconfinement, le timing de la décision est d’ailleurs curieux alors que cette mesure aurait pu (dû?) être mise en place en décembre, au moment de l’allègement des restrictions, et qu’elle intervient seulement aujourd’hui dans un contexte sanitaire plus qu’incertain, alors que les mesures du gouvernement se durcissent.
Réactions de personnalités du foot. Ce sont eux qui en parlent le mieux.
Xavier Benaud, entraîneur du FC Bressuire (N3 Nouvelle-Aquitaine) : « J’ai honte pour notre sport ! En décembre, on a pu faire qu’un seul entraînement et quatre au mois de janvier. Si on ne peut pas s’entraîner avec le couvre-feu à 18 heures, je vais devoir donner le groupe samedi à mes joueurs pour un match une semaine plus tard ! C’est incompréhensible. Et je ne parle pas des tests à faire dans la semaine ! »
Manu Balmer, entraîneur de Buxerolles (R1 Nouvelle-Aquitaine) : « Je prends cette décision de la FFF comme une terrible désaveu de notre engagement d’éducateur associatif. Pas ou peu d’entraînement pour affronter une équipe qui s’entraine tous les jours avec contact depuis novembre, on frôle quand même la mise en danger réelle des joueurs sans parler de l’équité sportive Après, si la décision est prise de jouer ce match on le jouera et on accueillera avec grand plaisir nos amis de Trélissac. Je n’oublie pas non plus les problèmes de logistique des tests en semaine et veille de match. Bref j’invite volontiers Monsieur Le Graët à partager la vie d’un coach de Régional 1 pour mieux mesurer l’absurdité de cette décision tardive. »
Aliaume Monrozier, préparateur physique du CS Sedan Ardennes (N2) : « Pour ma part je suis très surpris, car je vois un décalage entre ce que l’on peut voir et entendre aux informations que ce soit par rapport aux conditions sanitaires ou aux conditions de reprise du foot où on nous a longtemps parlé du mois de mars. Et, d’un coup on nous sort une reprise dans 10 jours donc c’est surprenant. On nous avait laissé entendre que l’on serait informé bien en avance afin de pouvoir se préparer et là on est devant le fait accompli. On était dans le flou total. Nous on a de la chance puisqu’à Sedan on a réussi à s’entraîner dans le respect des protocoles sanitaires. Mais, je me mets à la place des autres clubs qui n’ont pas eu cette chance et je me dis que c’est problématique pour les joueurs. Ils ont connu un premier confinement, un deuxième arrêt du Championnat. Quand on voit déjà l’état physique de nos joueurs en N2, on a toutes les raisons de penser que ça peut être très compliqué au niveau de la santé pour les joueurs. Après le premier confinement, on reprit le Championnat avec 35 à 40 % de blessures musculaires en plus. On s’est réarrêté alors que l’on n’avait déjà pas réussi à récupérer le niveau des joueurs. Et, à l’heure actuelle les joueurs ne sont clairement pas en état de jouer un match de compétition. Cela fait presque un an qu’ils n’ont pas ou peu jouer au football. En 10 mois, ils ont fait 6 matchs. On ne peut pas reprendre dans de bonnes conditions en termes de préparation physiques pour les joueurs. Je ne vois pas comment ça peut bien se passer. Je pense que l’on va voir des clubs en grande difficulté à ce niveau. »
James Le Potier, entraîneur d’Uzel Merléac (R2, Ligue de Bretagne) : « C’est une belle merde. Ils se foutent de notre gueule. Comment avoir une équipe compétitive en dix jours ? Ils mettent les joueurs en danger, j’espère qu’il n’y aura pas de blessés. On s’est entraîné un petit peu mais avec le couvre-feu, nous avons dû réduire le nombre de séances. Est-ce qu’on peut s’entraîner après 18h ? On ne sait même pas. C’est dommage que ça se passe ainsi. »
René Girardin, président du COS Villers-lès-Nancy (R2 Lorraine) : « Je suis pas dégouté mais presque. On apprend des informations de ce genre sans avoir été prévenu, ni plus ni moins que les Ligues, sans prendre en compte l’intégrité physique des joueurs, qui ont besoin d’au moins trois semaines pour se remettre en forme. Il va falloir gérer tout l’aspect protocolaire avec notamment les tests à surveiller, à faire suivre. La reprise de l’entraînement est compliquée chez nous avec 7 centimètres de neige sur les terrains, et des entraînements en salle désormais interdits. La question est donc aussi de savoir si les conditions climatiques vont nous permettre la tenue du match. C’est une décision « francilienne », centralisée … On est vraiment dubitatif sur le fait de préparer des joueurs pour un match, avec un risque de les blesser. On tombe des nues. On se dit qu’il y a des gens qui vivent sur une autre planète et que la Fédération s’éloigne de plus en plus des hommes de terrains, des petits clubs. Si c’est vraiment pour une histoire de dotations de continuité et de tenir à flot des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 avec la manne financière qu’amène la Coupe de France, il fallait nous le dire. On est désabusé par cette information. J’ai cru à un canular du 1er avril … Mais, les gens sont complétement déconnectés des réalités du terrain. »
Nourredine El Ouardani, entraîneur Tours FC (National 3 Centre-Val de Loire) sur le site du club : « Après 3 mois sans compétition, nous sommes contents de pouvoir reprendre. Cela va nous faire du bien aussi sur le plan mental pour les joueurs car enchaîner des semaines d’entraînements sans la compétition le week-end devenait difficile pour garder une certaine motivation. Sans visibilité cela était compliqué de se fixer des objectifs. Au moment de la sortie de cette annonce, les joueurs étaient soulagés, souriants. On va pouvoir se projeter sur les 10 prochains jours afin de préparer pour le mieux ce 6ème tour. Malheureusement, nous ne pourrons jouer les matchs devant nos supporters, la Coupe de France perd un peu de son charme cette année. »
article coach12 avec l’appui de footamateur.